6 oct. 2012

Du rythme dans les profondeurs

J'ai beaucoup tergiversé sur le titre de cet article, exprimer en trois mots ce que veulent dire les chansons auxquelles je pense n'étant pas chose facile. Et puis j'ai choisi celui-ci, parce que d'une certaine façon, les bons sons, ils faut les tirer des profondeurs, c'est là bas qu'ils vivent et qu'ils végètent, en attendant que quelqu'un vienne les tirer par le haut. Et il y en a encore plein qui poireautent. Les abysses sont, croyez moi, pleines de lumières.

Il y a aussi des après-midis passés dans les bas-fonds, à la recherche d'une flamme perdue. Mais ils sont aussi remplis d'étincelles que de boîtes vides, de peintures au charbon, bref, des choses molles, grises, qui ne donnent pas la moindre envie de partage. Elles se traînent à chaque coin de rues, laissant des traces de monotonie là ou elles passent. Et c'est après quelques heures passées à chasser des étoiles au milieu d'une soupe terne, les oreilles saturées de grisaille, que l'on s'effondre un peu, et qu'on retombe sur les petits diamants débusqués durant la traque.
 
Slowdive est le groupe que j'aurais aimé pouvoir écouter en lisant Qui es tu Alaska?. When the Sun Hits sonne comme une comptine désabusée, mais à la fois gonflée d'espoir, métaphore de la jeunesse, dans toute sa fatalité, comme le livre tente de l'exprimer. Rachel Goswell étant elle même, l'interprétation physique d'Alaska. A travers elle, son visage et rien que son sourire on devine le lunatisme, la maladie, la folie, la fausse assurance extérieure, la recherche éternelle des plaisirs éphémères, l'esprit de l'héroïne dans son absolue splendeur. Si il devait un jour avoir un film adapté de ce livre, cette chanson en serait l'idéale bande annonce. Cette chanson possède un terrible et merveilleux pouvoir. Et envers et contre tout, il faut être adolescent pour le ressentir.
 
Daydreaming, c'est en quelque sorte la suite logique et moderne de I Stay Where the Sun Is .Eux, c'était les petits anglais plongés dans le fantôme de la vieille Amérique. Et Dark Dark Dark sont les jeunes ricains se la jouant piano british. Et on retrouve un même son. A ce point près que Dark Dark Dark montre quelques difficultés de plus à décoller. Mais malgré tout, Daydreaming reste un belle chanson, tel un patchwork fait-main de couleurs qui n'existent plus.
La poursuite continue, je ne suis pas encore trop fatiguée pour pister ces lumières fugitives. Tant qu'il y en aura sur le web, il y en aura dans nos têtes.



1 commentaire:

  1. Tu traînes encore et toujours dans ces profondeurs, comme tu dis. Elles te vont bien, il faut dire. By The Sea, Work Drugs, sont de la même trempe. Il y a quelque chose qui veut s’exprimer derrière peut-être. Rien que le fond que tu as choisi se fond lentement dans cette même harmonie. Dans un style plus épuré t'as aussi May Jailer... En tout cas ces SlowDive rejoignent encore ma liste de CDS à acheter.

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